Comment est née ta maison d’édition Opla et ton envie d’éditer « vert » dans une démarche d’éco-conception ? Quels sont les grands principes de cette démarche ?
Elle est née en 2011, après que ma compagne d’alors et moi fussions de plus en plus connectés avec la Nature. Nous l’avons créé pour éditer le premier jeu, familial et simple : Pom Pom. Il a été depuis re-illustré par Bony en 2016. Développé avec l’aide de producteurs de fruits et légumes locaux et accompagné d’un livret plein d’infos sur le thème, mon ami Yves Renou avait adoré le jeu, donc Paille allait devenir notre distributeur pour les neuf années à venir !
Je ne viens pas de l’industrie, ni de l’entreprise, encore moins du marketing. J’étais encore chercheur scientifique quand j’ai lancé cette entreprise, bien qu’en dilettante, néanmoins le plus sérieusement du monde. Le fait qu’il n’y ait pas d’enjeu me permettait de prendre toutes les libertés voulues. Alors, aimant de moins en moins le monde qui se construisait autour de moi, j’ai souhaité faire différemment : sans doute mal, également, mais je m’attachais à faire moins mal… D’où le choix d’une éco-fabrication 100% française. Je tiens à ce 100% car il est souvent truqué, utilisé, manipulé sur tellement de produits.
Les grands principes sont simples:
– local : 100% “made in France”, avec dans la mesure du possible un sourcing local des matières premières (les éléments en bois proviennent d’arbres qui ont piégé du carbone de l’atmosphère du Jura !). Ca veut dire impact environnemental environ 10 à 20 fois moindre qu’une production en Asie. Ca veut dire aussi qu’on n’exporte pas plus loin que la périphérie française, ça n’aurait aucun sens de produire localement pour ne pas saloper le monde, si c’est pour le saloper ensuite ! Les jeux à l’étranger ne le sont que sous licence avec un distributeur qui les fabriquent de façon éco-friendly dans le pays dans lequel il sont vendus.
– moins sale : encres végétales, pas de solvants, fabricants très impliqués dans les process minimisant les impacts environnementaux…
Et d’un côté social, c’est quand même pas mal, de faire bosser et donner des ronds aux gens qui sont les potentiels acheteurs de nos jeux ? En dupliquant ça dans tous les pays éloignés où le jeu est vendu !