Notre métier de ludicaires consiste à dénicher les pépites ludiques qui vous raviront et enrichiront notre sélection. Cette année notre commission était accompagnée de Monsieur Guillaume. Il vous parle cette fois d’une de ses découvertes de la fin d’année : Faraway.
Un jeu de Corentin Lebrat et Johannes Goupy
Illustré par Maxime Morin
Edité par Catch Up Games
Faraway est un chouette petit jeu, mais où l’on peut vraiment se creuser la tête par sa mécanique de comptage inversé. Explication de règle rapide, une partie d’environ 20 minutes mais malgré tout une grande rejouabilité avec une grosse envie de refaire une partie dès la fin de la précédente.
Magali, Les Balivernes Lorient
Non, rassurez-vous, il n’est point ici question de J.R.R Tolkien mais bien d’un nouveau jeu dont la mécanique proposée par Johannes Goupy et Corentin Lebrat, édité chez Catch Up Games avec des illustrations de Maxime Morin, a marqué les esprits de vos ludicaires préférés… Et vous allez vite comprendre à quel point cet histoire d’Aller-retour est adéquat !
Le moins que l’on puisse dire en découvrant Faraway est que les règles sont très simples et organisées autour des cartes Région. Sur une carte Région, en plus de l’illustration spécifique et la couleur qui la rattache à un des quatre biomes possibles, vous trouverez un chiffre de 1 à 68, représentant le temps d’exploration de la dite-région. Plus il est élevé et plus vous risquez de choisir tard vos prochaines destinations. Certaines de ces régions peuvent contenir des ressources (pierres, animaux, végétaux) dont vous pourriez avoir besoin pour remplir les pré requis des quêtes que vous proposeront les habitants rencontrés.
A chaque tour, et pendant huit tours, en simultané, vous choisirez et jouerez une des trois cartes en main. Suivant le temps d’exploration, du plus petit au plus grand, vous en choisirez une nouvelle parmi une rivière pour reconstituer votre main. Si la carte que vous venez de jouer à un temps d’exploration supérieur à votre précédente carte, bingo ! Vous avez découvert un sanctuaire caché, l’autre type de cartes du jeu. Ces dernières vous apportent points, ressources, biomes et sont dotées d’un avantage plus que non-négligeable : Les sanctuaires sont considérés comme toujours en jeu.
En effet, les cartes Région jouées seront alignées de gauche à droite devant vous à la fin de la partie marquant votre exploration à l’aller… Cependant vous les décompterez en faisant le voyage retour, de droite à gauche. Autrement dit, et c’est bien là l’effet « retournement de cerveau » du jeu, la dernière carte jouée, alors même qu’à ce moment, vous savez tout ce que vous avez à disposition, ne sera décompté qu’avec elle-même, alors que la première carte que vous allez jouer, sans savoir ce que vous allez jouer ensuite, sera décomptée avec toutes les cartes suivantes.
Et voilà comment, avec des parties rapides, vous vous retrouvez à réfléchir en aller et retour : « bon, alors là, si je pose cette carte Région, je découvre un sanctuaire, ce qui est cool, surtout si je trouve une chimère pour valider la troisième quête… Mais ça me demanderait de jouer ensuite des ressources Pierre-Pierre-Végétal… Et je n’ai rien en main ! Alors il y en a une dans la rivière mais j’ai un 49 en temps d’exploration donc est-ce que je prends le risque ? Sinon, je joue celle-là, avec un petit temps d’exploration donc je choisirai celle-là en premier, je n’aurai pas de sanctuaire, mais elle ne me demande aucune ressource pour gagner 5 points directement et repartir serein pour les sanctuaires ensuite… ou alors… » Et ça, c’est au moment de la pose mais il y a aussi ce drôle de moment, en tout cas sur les premières parties, est la mine déconfite que vous aurez en retournant, joyeux et plein d’espoir, une carte pour le décompte en vous disant que ça passe, pour finalement vous rendre compte que les ressources nécessaires à la quête sont… Après, et donc avant et que, bon, de toute façon, vous ne scorerez pas de points car votre cerveau a enregistré avant ce que vous aviez là où il fallait préparer après ce dont vous alliez avoir besoin. Bref ! Malin, rapide et avec l’envie d’en refaire une aussitôt pour maîtriser mieux la bête et hop, un coup d’cœur !
